Retraite progressive : avantages et inconvénients
La retraite progressive vous permet de percevoir une partie de votre pension de retraite tout en exerçant une activité à temps partiel en fin de carrière. Revenons sur les conditions requises pour en bénéficier ainsi que les avantages et les inconvénients du dispositif.
Qu’est-ce que la retraite progressive ?
Quel est le principe ?
En fin de carrière, la retraite progressive vous permet de cumuler un emploi à temps partiel tout en percevant une partie de votre retraite de base et complémentaire.
Grâce à ce dispositif, vous cotisez plus longtemps pour la retraite définitive et pouvez même surcotiser (cotiser sur la base d’un salaire à temps complet).
Quelles sont les conditions pour bénéficier de la retraite progressive ?
Vous pouvez bénéficier du dispositif de retraite progressive, 2 ans avant l’âge légal de départ en retraite. Ainsi, l’âge auquel vous pourrez partir en retraite progressive dépend de votre année de naissance :
Ouverture du droit à la retraite progressive en fonction de votre année de naissance :
| Année de naissance | Ouverture du droit à la retraite progressive |
| Du 01/01/61 au 31/08/61 | 60 ans |
| Du 01/09/61 au 31/12/61 | 60 ans et 3 mois |
| 1962 | 60 ans et 6 mois |
| 1963 | 60 ans et 9 mois |
| 1964 | 61 ans |
| 1965 | 61 ans et 3 mois |
| 1966 | 61 ans et 6 mois |
| 1967 | 61 ans et 9 mois |
| À partir de 1968 | 62 ans |
Outre cette condition d’âge, vous pourrez partir en retraite progressive si :
- Vous avez validé au moins 150 trimestres de cotisation ;
- La durée de l’activité salariée représente entre 40% et 80% d’un temps complet.
Bon à savoir
Si vous êtes indépendant, vous devez justifier d’une réduction de vos revenus professionnels de 20 % à 60 % par rapport à la moyenne de vos revenus des 5 dernières années.
Quels changements depuis la réforme des retraites de 2023 ?
Depuis la réforme des retraites entrée en vigueur en septembre 2023, le dispositif de retraite progressive a évolué. Il s’étend désormais aux fonctionnaires, aux agents de régimes spéciaux (EDF, SNCF, RATP) ainsi qu’aux professions libérales. Aussi, depuis 2023, un employeur qui rejette une demande de passage en retraite progressive devra justifier de l’incompatibilité d’un temps partiel avec l’activité de l’entreprise. Il ne peut s’y opposer si votre compte personnel de prévention de la pénibilité est supérieur à 80 points.
Comment est calculée la pension de retraite progressive ?
Calcul du montant de la retraite progressive
Dès réception de votre demande, l’assurance retraite effectue un calcul provisoire de la pension à laquelle vous pouvez prétendre.
Ce calcul est transmis aux autres caisses de retraite auprès desquelles vous avez cotisé.
La fraction de votre pension qui vous sera versée en retraite progressive dépend de la durée de travail à temps partiel par rapport à la durée maximale légale.
Autrement dit, la fraction de pension versée est égale à la différence entre 100 % et votre quotité de travail à temps partiel.
Par exemple, un temps partiel de 40 % ouvre droit à 60 % de la pension provisoire.
Les autres régimes de base susceptibles de vous verser une pension appliqueront cette même fraction de pension.
Durée de cotisation et taux de pension
Le calcul du montant de la retraite progressive dépend aussi du nombre de trimestres cotisés. Celui-ci va déterminer votre taux de pension.
Pour bénéficier du taux plein de 50%, vous devez réunir un nombre de trimestres minimum qui varie selon votre année de naissance :
Nombre de trimestres requis en fonction de votre année de naissance :
| Année de naissance | Nombre de trimestres requis |
| 1958, 1959, 1960 | 167 |
| 1961, 1962, 1963 | 168 |
| 1964, 1965, 1966 | 169 |
| 1967, 1968, 1969 | 170 |
| 1970, 1971, 1972 | 171 |
| A partir de 1973 | 172 |
Si vous n’avez pas assez cotisé pour bénéficier du taux plein, votre taux sera minoré de 1,25 % par trimestre manquant. En d’autres termes, le taux de 50 % est réduit de 0,625 (50 x 1,25%) par trimestre manquant.
Ainsi, s’il vous manque 20 trimestres ou plus, votre taux de pension sera réduit à 37,5 %.
Retraite progressive : un exemple concret
Prenons un exemple concret pour comprendre comment est calculée une pension de retraite progressive :
- Vous êtes né en 1963 et avez validé 152 trimestres ;
- Dès l’âge de 60 ans et 9 mois, vous souhaitez diminuer de moitié votre temps de travail pour profiter de la retraite progressive.
Votre salaire moyen pour le calcul de la retraite correspond à vos 25 meilleures années de carrière, soit 35 000 € pour cet exemple. Pour bénéficier du taux plein, il vous manque 16 trimestres à cotiser.
Votre taux de pension s’élève donc à 40 % au lieu de 50 % puisque vous subissez une décote de 10 % à cause des 16 trimestres manquants (50 x 1,25 % x 16).
La formule de calcul de la retraite de base (annuelle) est la suivante :
Salaire Moyen x Taux de pension x (trimestres validés / trimestres attendus)
Soit dans notre exemple :
35 000 x 40 % x (152 / 168) = 12 666 €
Le montant de la pension de base annuelle s’élève donc à 12 666 €.
En optant pour une retraite progressive à 50 %, vous percevrez 527,75 € par mois (12 666 / 2 /12) en plus de votre rémunération à temps partiel.
Bon à savoir
Si vous êtes travailleur indépendant, la fraction de votre retraite dépend du chiffre d’affaires déclaré. Vous percevrez à titre provisionnel la moitié de votre retraite et devrez rembourser la différence en cas de trop-perçu (et inversement si la diminution de vos revenus est finalement supérieure à 50 %).
Est-ce intéressant de prendre une retraite progressive ?
Les avantages de la retraite progressive
Le principal avantage de la retraite progressive est de permettre une fin de carrière plus douce via une transition progressive vers la retraite. De plus, les trimestres acquis en retraite progressive sont pris en compte dans le calcul de votre pension de retraite définitive. Ils permettent donc d’augmenter le montant final de votre pension de retraite. Un autre avantage non négligeable de la retraite progressive est de vous permettre d’adapter votre durée de travail à vos besoins physiques et financiers en fin de vie professionnelle (avec l’accord de votre employeur). Enfin, le maintien en activité vous permet de continuer à bénéficier de tous les avantages sociaux de votre entreprise.
Les inconvénients de la retraite progressive
Mais la retraite progressive n’a pas que des avantages. Sans conteste, la diminution du temps de travail en retraite progressive entraînera une baisse de revenu. De ce fait, vous cotiserez moins pour votre retraite complémentaire. Sans oublier que les 25 meilleures années utilisées pour le calcul du taux plein peuvent intégrer la période de retraite progressive. Alors dans de rares cas, ces trimestres cotisés peuvent réduire le montant total de votre pension. Enfin, vos heures supplémentaires seront plafonnées à 10 % de votre temps de travail, sans pouvoir dépasser 35h hebdomadaires.
Tableau des avantages et inconvénients
| Avantages | Inconvénients |
| Diminution du temps de travail | Accord de l'employeur |
| Transition douce vers la retraite | Diminution des revenus |
| Avantages sociaux de l’entreprise | Diminution de la retraite complémentaire |
| Possibilité de surcotiser | Plafonnement des heures supplémentaires |
Comment faire une demande de retraite progressive ?
Pour faire une demande de retraite progressive, vous devrez :
- Informer votre employeur et obtenir son accord ;
- Compléter le formulaire de demande de retraite progressive ;
- Demander à votre employeur de compléter l’attestation d’employeur pour retraite progressive ;
- Adresser le tout à l’assurance retraite en insérant les justificatifs suivants :
Justificatifs à fournir en fonction de votre statut professionnel :
| Salariés | Indépendants |
|
|
Notez que certaines caisses de retraite complémentaire, telles que AGIRC ARRCO, IRCANTEC, fournissent leur propre dossier de demande de retraite progressive.
Bon à savoir
- Une fois en retraite progressive, vous devrez justifier à votre caisse de retraite tout changement de situation.
- Au terme de votre retraite progressive, vous ne basculez pas automatiquement en retraite. N’oubliez pas de prévoir un délai de 6 mois pour liquider vos droits à retraite définitive.
