[Musique de fond] Peu importe le degré du handicap, finalement, on peut toujours trouver un truc où il y a la force de vie qui est là. Vous vous apercevez que soit vous vous lamentez toute votre vie, soit vous décidez de faire quelque chose de positif et d'essayer de faire avec ce qui reste. Savoir s'adapter quand on est en situation de handicap, ça commence par entendre, en fait, que la vie va changer et accepter, en réalité, c'est s'adapter. Ça fait 17 ans que je suis handicapée et je me suis jamais sentie aussi en phase que par rapport à ce que j'aurais dû être, et notamment au niveau de la peinture. Vraiment, mon souci, c'était d'être reconnue comme artiste à part entière. Et en fait, le problème, c'est qu'avec le handicap, on est vite reconnu comme handicapé artiste. La Fondation, c'est bien au-delà, évidemment, d'une aide financière. Et grâce à eux, j'ai pu continuer à me professionnaliser, à être prise au sérieux. Dès que la personne handicapée a un projet qui lui tient à cœur, si elle est motivée, elle se fait confiance et la Fondation peut l'aider. Si on a un rêve, si on a un handicap, il ne faut pas lâcher l'affaire, on peut y arriver. C'est une question de volonté, c'est une question de soutien. Se sentir soutenue, ça fait du bien. On se sent un peu plus fort. Le fait d'avoir un travail épanouissant, pour moi, c'est un équilibre personnel parce que j'ai besoin de faire avec mes mains. Et dans beaucoup de choses, c'est mes mains qui parlent. Et c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour vraiment m'ouvrir sur beaucoup de choses. Sur la fondation Banque Populaire, pu lire que j'avais clairement pas les finances pour pouvoir venir ici. C'est clairement grâce à eux que je suis là, que je peux faire ça et que je vais pouvoir ouvrir ma boîte et que je vais enfin avoir le bout du tunnel. Le handicap, ça fait peur. Pourquoi ? Peut-être parce que ça ramène à cette fragilité de la vie. On a des questionnements différents des autres personnes. Quand on est en plus en handicap invisible, c'est assez compliqué parce que comme on est debout, pour eux, on n'est pas handicapé. Le vélo, ça fait partie de la résilience. C'est ma reconstruction. À la base, le vélo, c'était pour moi une rééducation. Chaque jour, je me mettais des objectifs et aujourd'hui, c'est mon métier. Ça a changé ma personnalité. Je vois différemment les choses et j'arrive à beaucoup relativiser. L'aide de la Fondation, ça a été un élément majeur dans ma carrière sportive. Ça m'a permis de financer l'ensemble de mes déplacements qui sont très onéreux parce que je me déplace dans le monde entier. Honnêtement, se sentir soutenu par la Fondation, c'est la sérénité pour moi. 95 % de mes difficultés que j'ai au quotidien, j'aide des temps sur le temps de l'humour. Je le fais sur les réseaux sociaux parce que c'est ma façon de dédramatiser la chose, pour moi personnellement, mais aussi pour ma famille, parce que ce qui fait le plus mal, c'est quand on voit sa maman triste parce qu'elle voit que la maladie évolue. Donc ma meilleure arme, c'est de faire rigoler ma maman. Et moi, personnellement, l'humour est mon antidépresseur. J'ai eu l'opportunité de faire des études en plus, donc un diplôme universitaire. La fondation m'a aidé financièrement. Et puis, c'était une preuve de confiance parce que quand on reçoit la sélection, c'est que notre projet a été compris. Une fois les candidats sélectionnés, ils deviennent lauréats et la Fondation leur accorde une bourse financière pour réaliser leur projet de vie, mais pas que. C'est aussi une voix qui va les conseiller. A travers son large réseau. Une fondation qui investit sur mon projet, pour moi, ça a été un événement déclencheur et ça m'a autorisé moi- même, peut- être quelque part, à croire en mon projet. Il faut que les personnes handicapées soient engagées dans plein de domaines pour continuer à faire évoluer, parce qu'on ne peut pas faire évoluer le handicap si nous, porteurs de handicap, on ne va pas faire bouger les choses, améliorer l'image qu'il peut avoir, montrer que le handicap n'est pas forcément un frein et que c'est possible. On peut être handicapé et réussir et faire plein de choses.