Aller directement au contenu de la page

Assurance vie, Livret A, immobilier : épargnez-vous comme les Français ?

Découvrez le comportement des épargnants français et établissez votre stratégie.
20 Septembre 2023

Assurance vie, Livret A, immobilier : épargnez-vous comme les Français ?

Parler d’argent est souvent considéré en France comme un sujet tabou. Pourtant, comment établir une stratégie d’épargne sans référence ou éléments de comparaison ? Différentes enquêtes décryptent le comportement des ménages, afin de savoir comment leur patrimoine est réparti et quels sont les produits d’épargne privilégiés des français. L’occasion de faire un état des lieux et de passer en revue les différentes solutions bancaires qui s’offrent à vous en fonction de vos projets de vie et de vos horizons de placement.

La répartition du patrimoine des ménages français

Chaque Français adopte une stratégie d’épargne différente en fonction de ses revenus et de sa situation patrimoniale. Dans sa lettre Focus parue en janvier 2023, l’Insee propose un regard d’ensemble sur la répartition du patrimoine brut. En 2021, 92% des avoirs patrimoniaux sont détenus par la moitié des ménages (5 % les plus pourvus en possèdent 34 %).

L’Insee ne perçoit toutefois pas d’évolution par rapport à son étude similaire en 2018. La concentration du patrimoine se retrouve dans sa composante professionnelle (5 % des mieux dotés en détiennent 95 %) et dans sa composante financière (5 % en détiennent 49 %). Le clivage pour sa composante immobilière est moins marqué avec 5 % des ménages qui possèdent « seulement » 29 % de l’ensemble du patrimoine (immobilier, financier, professionnel et résiduel).

La répartition du patrimoine brut des ménages en 2021 était la suivante :

  • 62 % en patrimoine immobilier ; le patrimoine brut des ménages est principalement constitué de biens immobiliers, dont la part est stable depuis 2004. La résidence principale est la principale composante du patrimoine immobilier (à hauteur de 83 %) : près de six ménages français sur dix en sont propriétaires (qu’ils aient ou non terminé d’en rembourser l’achat), disposant ainsi d’un patrimoine brut moyen 8,6 fois plus élevé que celui des locataires et des personnes logées gratuitement.
  • 21 % en patrimoine financier (avec une prédominance du compte courant et du livret A pour les ménages les moins dotés contre une variété d’actifs pour les autres tels que le compte épargne logement, l’assurance vie, l’épargne retraite ou les valeurs mobilières) ;
  • 11 % en patrimoine professionnel (en particulier chez les 30-59 ans et les professions comme les agriculteurs, les artisans et les chefs d’entreprise) ;
  • 6 % en patrimoine résiduel type voitures, bijoux, équipements, œuvres d’art (la part étant plus forte pour les jeunes actifs et les ménages les plus modestes qui ne possèdent pas ou pas encore de patrimoine immobilier).

L’étude précise que les emprunts et les dettes ont un poids moyen de 14 % dans le patrimoine des Français. Là encore, le fait d’avoir un crédit immobilier en cours de remboursement a son importance chez certains segments de la population.

Au final, une fois pris en compte l’endettement, le patrimoine net moyen passe de 43 200 euros pour les ménages dont la personne de référence est âgée de moins de 30 ans à 361 400 euros pour les ménages de sexagénaires. Il diminue ensuite à 343 800 euros pour les ménages les plus âgés (voir graphique).

les produits d’épargne préférés des français

Montants moyens des patrimoines bruts et nets des ménages selon l’âge de la personne de référence début 2021(1)

Le comportement des épargnants en 2023

Après avoir observé la structure du patrimoine, il est intéressant de se concentrer sur les comportements en épargne. L’enquête menée par la Fédération bancaire française (FBF) tient compte des données récoltées au cours du 4e trimestre 2022. Les résultats sont compilés dans une étude parue en juin 2023.

Ils montrent avant tout que l’épargne demeure abondante malgré un contexte inflationniste (hausse des prix à la consommation). Le taux d’épargne atteint 16,3 %, soit un des niveaux le plus élevés pour un pays. La Banque de France note un surplus d’épargne financière de l’ordre de 157 milliards d’euros. Mais où les épargnants orientent-ils ces économies ?

L’argent mis de côté sert aux investissements immobiliers et aux placements financiers. Le tableau présente la ventilation de l’épargne au quatrième trimestre 2022, notamment entre les produits de taux et les produits de fonds propres.

Tableau sur les placements financiers au 4e trimestre 2022

Total des placements financiers au 4e trimestre 20222

(en milliards d'euros)

163,9
Produits de taux 102,6
Dépôts bancaires rémunérés 53,7
Épargne réglementée 27,4
Autre épargne 27,4
OPC monétaire -0,7
Assurance vie et épargne retraite (en fonds euros) 4,9
Titres de créances détenus en direct 2,2
Titres de créances détenus indirectement (OPC) 2,9
Produits de fonds propres 58,5
Actions cotées 5,3
Actions non cotées et autres participations 22,9
Assurance vie et épargne retraite en unités de compte (UC) 33,4
Actions détenues indirectement (OPC) -3,2
Autres 2,8
Fonds immobiliers 2,0

L’assurance vie reste bien la solution préférée des Français avec un encours total de 1 893 milliards d’euros, soit une hausse de 2,5 % sur un an. Sur le premier trimestre 2023, les cotisations s’élèvent à 55,5 milliards d’euros grâce notamment à l’essor des supports en unités de compte plus risqués donc plus rentables sur le long terme.

L’épargne réglementée est l’autre axe majeur de la stratégie de placements des ménages. Elle représente 874 milliards d’euros, soit 15 % du patrimoine financier. Le tableau présente sa distribution selon les solutions d’épargne réglementée du marché.

Tableau sur la distribution des différentes solutions d'épargne réglementée du marché

Produits d'épargne En nombre (million) Encours en Mds€
Livret A 55,7 400 (mai 2023)
LDDS 24,5 142,2 (mai 2023)
PEL 12,2 270 (avril 2023)
LEP 6,9 56 (avril 2023)

L’épargne réglementée sert à la constitution d’une épargne de précaution en cas de coups durs (dépenses imprévues). Les versements sont libres, ponctuels ou réguliers, même si des plafonds existent. Le gros avantage est que l’argent est disponible sans frais à tout moment à l’exception du PEL qui reste un placement répondant à un projet de moyen terme.

Surtout, le capital est garanti et rémunéré. Les Français se tournent donc très facilement vers ces solutions surtout en période de crise ou d’inflation durant laquelle il faut éviter à tout prix de laisser dormir ses économies sur un compte courant non rémunéré !

Quelles solutions d’épargne privilégier ?

La gamme de produits bancaires permet de conjuguer les solutions en fonction de vos projets de vie. Avant de prendre des décisions, vous devez tenir compte de votre situation personnelle, familiale, professionnelle et patrimoniale. Surtout, vous devez avoir des objectifs pour fixer ce qu’on appelle un horizon de placement, c’est-à-dire une période durant laquelle vous allez épargner pour financer votre projet :

  • vos études supérieures ou celles de vos enfants ;
  • l’achat d’un véhicule pour vous déplacer sur votre lieu de travail ;
  • l’acquisition d’un logement ;
  • l’investissement dans un portefeuille d’actifs (actions, obligations, immobilier locatif, etc.) ;
  • la constitution d’une épargne complémentaire pour votre retraite ;
  • la volonté de transmettre votre patrimoine…

D’autres critères viennent se greffer à l’horizon de placement comme la disponibilité souhaitée, garantie du capital ou la fiscalité. Voici quelques pistes avant de vous tourner vers votre conseiller bancaire pour avoir des explications plus étayées et personnalisées.

les produits d’épargne préférés des français

Pour le court terme, l’objectif est de placer son argent tout en conservant la possibilité de récupérer son capital à tout moment. Les livrets d’épargne réglementés sont très prisés, car ils sont défiscalisés et rémunérés à un taux d’intérêt épousant le niveau d’inflation. Tenez compte des seuils à ne pas dépasser : 22 950 euros pour le Livret A, 12 000 euros pour le LDDS. En revanche, les livrets bancaires non réglementés n’ont pas de plafond ce qui offre une totale liberté sur les versements.

Pour un projet de vie, votre âge a une grande influence, car la stratégie diffère quand on entre dans la vie active ou quand on en sort. Le plan d’épargne logement est intéressant afin de financer à taux préférentiel son logement. Sa durée réglementaire est comprise entre 4 et 10 ans. Les dépôts sont plafonnés à 61 200 euros, le solde pouvant dépasser ce plafond à la suite du cumul des intérêts pendant encore 5 ans. Attention, en cas de retrait sur le PEL avant la date d'échéance initiale ou la date d'échéance fixée après prolongation, le compte est automatiquement clôturé.

L’assurance vie est un placement long terme qui remplit de nombreux objectifs : diversification, retraite, transmission, etc. Cette solution souple se distingue avant tout par sa fiscalité avantageuse. En cas de rachat, après 8 ans, les intérêts annuels et les plus-values sont soumis à l’impôt sur le revenu après application d’un abattement annuel de 4 600 € (célibataires, veufs ou divorcés) ou de 9 200 € (couples mariés ou pacsés soumis à imposition commune).

L’assurance vie est également pertinente pour chercher de la rentabilité à long terme. Comme le plan d’épargne en actions (PEA), elle permet de diversifier son patrimoine financier en investissant sur le fonds euro à capital garanti et sur tout un éventail d’actifs en unités de compte (actions, obligations, immobilier, fonds indiciels, etc.) qui présentent un risque de perte en capital.

Ce produit d’épargne permet de se constituer aussi un complément de retraite au même titre que le PER (plan épargne retraite) dédié à cet objectif. Vous avez le choix d’une sortie en capital ou en rentes viagères (somme versée jusqu’à votre décès) et la possibilité de choisir l’option de réversion afin de protéger le conjoint survivant.

Le tableau suivant indique la différence entre l’assurance vie et le PER.

Tableau de différences entre les offres d'assurance vie et de PER

Assurance vie PER
Capital disponible à tout moment sous réserve de l’application d’une fiscalité

Epargne bloquée jusqu’à la liquidation du droit à la retraite.
Déduction des versements volontaires de son revenu imposable à hauteur d’un certain plafond :

  • 10 % du plafond annuel de la Sécurité sociale [Pass] de l’année précédente ou ;
  • 10 % des revenus professionnels de l’année précédente dans la limite de huit fois le Pass de l’année précédente).

L’assurance vie est enfin un véhicule adapté pour favoriser sa transmission de patrimoine. Le contrat contient une clause bénéficiaire qui permet de désigner ses ayants droit (y compris en dehors du cercle familial). Les bénéficiaires perçoivent les fonds en cas de décès du souscripteur avec une franchise d’impôt de 152 500 euros par bénéficiaire pour les sommes provenant du versement des primes avant les 70 ans (30 500 euros pour celles versées après 70 ans). Cet abattement s’apprécie donc par bénéficiaire, pour la totalité des contrats souscrits sur la tête d'un même assuré.

Au-delà de cet abattement, les sommes perçues par chaque bénéficiaire font l’objet d’un prélèvement à un taux de 20 % sur 700 000 € (de 152 500 € jusqu'à 852 500 €). Au-delà de 852 500 €, le taux passe à 31,25 %.

À chaque objectif de vie, un horizon de placement. Et à chaque horizon de placement, une solution bancaire. Pour bâtir votre propre stratégie d’épargne et optimiser votre patrimoine financier, prenez contact avec votre conseiller BRED.

Crédit photos : Adobe Stock