Comment préparer sa retraite à 40 ans ?
Estimer vos droits acquis

À 40 ans, vous avez déjà cotisé pendant 15 à 20 ans, selon votre parcours professionnel. Vos droits à la retraite (pension de base et complémentaire) constituent donc un peu moins de la moitié de vos futures pensions.
Mais pour estimer plus précisément le montant de votre retraite future et l’âge auquel vous pourrez y prétendre, vous pouvez vous aider du simulateur Info Retraite(1). Gratuit et personnalisé, il agrège vos années de cotisation, vos revenus passés et votre régime (salarié, indépendant, etc.).
Par exemple, si vous gagnez 40 000 € de revenus annuels aujourd’hui, avec 20 ans de cotisation, le simulateur pourra estimer une pension de base à environ 1 200 €/mois (sur la base de 50 % du salaire annuel moyen). Vous pourrez ensuite ajouter le montant de votre pension complémentaire (typiquement entre 300 à 800 €/mois selon les régimes auxquels vous êtes affiliés).
Bon à savoir
La consultation de votre carrière n’est disponible sur le site de l’assurance retraite(2) qu’à partir de 55 ans. En effet, le relevé de carrière vous sert à calculer le montant de votre retraite selon l’âge de départ souhaité.
Anticiper vos objectifs pour la retraite
Pour bien préparer votre départ à la retraite dès 40 ans, vous pouvez fixer des objectifs par ordre de priorité : l’âge de départ souhaité, le niveau de vie attendu et y accorder une place pour vos futurs projets.
Le départ à la retraite des fonctionnaires
Si vous êtes nés après 1968, l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 64 ans. En règle générale, vous devez donc avoir atteint cet âge pour percevoir votre pension. De plus, si vous souhaitez toucher une retraite à taux plein (soit 50 %) vous devrez avoir suffisamment cotisé. Autrement, une décote pénalisera votre pension.
Toutefois, certaines situations exceptionnelles vous permettent de partir à la retraite avant l’âge légal. Par exemple, si vous avez commencé à travailler avant 20 ans, vous pouvez bénéficier d'une retraite anticipée pour carrière longue. Vous pourrez aussi partir à la retraite avant 64 ans si vous êtes travailleur handicapé, reconnu inapte au travail, ou en incapacité suite à un accident du travail.
À l’inverse, vous pouvez aussi partir à la retraite après 64 ans pour bénéficier d’une surcote ou du cumul emploi retraite.
Pour vous aider à orienter votre choix, plusieurs facteurs sont à prendre en compte :
- La pénibilité de votre métier ;
- Votre état de santé ;
- Votre capacité à maintenir une activité professionnelle partielle.
Bon à savoir
Certains dispositifs peuvent vous permettre de partir plus tôt à la retraite en cas de pénibilité au travail, notamment via le compte professionnel de prévention (C2P)(3).
Évaluer le niveau de vie souhaité
Selon le rapport annuel 2024 du Conseil d'orientation des retraites (COR), le taux de remplacement moyen pour un salarié avec une carrière complète est estimé à environ 70 %. Autrement dit, un retraité perd en moyenne 30 % de pouvoir d’achat par rapport à son dernier salaire.
Par exemple, un salarié qui perçoit un salaire de 3 000 € net mensuel en fin de carrière percevra environ 2 100 € de pensions une fois à la retraite.
En revanche, si vous êtes travailleur indépendant, votre taux de remplacement peut-être moins élevé (souvent proche ou inférieur à 50 %).
Anticiper vos projets futurs
Après avoir évalué votre future situation financière, vous devrez vérifier si ce niveau de vie s’adapte aux projets que vous envisagez pour l’avenir. Il est donc recommandé d’anticiper dès à présent vos projets familiaux (travaux, donation, scolarité payante, etc.)
Pour optimiser cette situation, il sera peut-être nécessaire de rembourser des crédits par anticipation pour limiter vos charges ou d’envisager un logement plus petit si vous êtes en location.
Bon à savoir
En pratique, il est pertinent de réévaluer ces objectifs tous les 3 à 5 ans. Vous pourrez ainsi mieux tenir compte des réformes en vigueur, de l’évolution de votre épargne et des changements personnels (héritage, divorce, etc.).
Optimiser votre stratégie d’épargne
Épargner dès 40 ans vous permettra de constituer un capital disponible pour combler une éventuelle perte de revenus au moment de la retraite.
L’objectif est d’accumuler un capital suffisant pour diversifier votre épargne et la répartir selon différents objectifs de vie.
Pour cela, vous pouvez miser sur des placements diversifiés tels que l’assurance vie ou le Plan d'Épargne Retraite (PER). Ces contrats multisupports vous permettent de viser différentes opportunités de rendement, en contrepartie d’un risque de perte en capital.
Ils vous permettront d’optimiser votre horizon de placement long terme pour faire fructifier votre capital dans un cadre fiscal favorable. Par exemple, vous aurez la possibilité, si vous le souhaitez, de déduire de vos revenus d’activité les versements effectués sur un PER (ce qui peut permettre de réduire le montant de votre impôt sur le revenu).

Se constituer des revenus réguliers pour la retraite
Investir dans l’immobilier pour compléter vos pensions de retraite
L’immobilier est historiquement considéré comme l’un des investissements les plus stables pour percevoir des revenus complémentaires à la retraite. Moins volatile que les marchés financiers, l’immobilier est apprécié pour être un actif tangible et résilient.
À 40 ans, vous disposez d’un horizon d’investissement long terme avant la retraite, ce qui vous laisse l’opportunité de vous constituer un patrimoine locatif libre de dettes pour l’avenir.
Si vous profitez de l’effet de levier du crédit, votre futur revenu locatif contribuera à maintenir un bon niveau de vie au moment de la retraite.
Miser sur le versement de rentes viagères
Pour préparer votre retraite dès l’âge de 40 ans, vous pouvez aussi choisir d’épargner pour percevoir un complément de revenu régulier qui vous sera versé jusqu’à votre décès. C’est ce qu’on appelle une “rente viagère”.
Plusieurs placements tels que l’assurance-vie, le Plan d’Épargne Retraite ou le Plan d’Épargne en Actions vous laissent le choix de récupérer votre argent sous forme de rente viagère.
Cette rente sera soumise à fiscalité si elle provient :
- D’une assurance vie ;
- Ou de versements qui ont fait l’objet d’une déduction fiscale sur un PER.
A l’inverse, elle sera exonérée d’impôt si elle provient :
- D’un PEA ;
- Ou de versements non déductibles d’un PER.
Toutefois, dans tous les cas, des prélèvements sociaux seront dus.
Ce revenu issu de votre épargne viendra alors s’ajouter à vos pensions de retraite de base et complémentaires. Si vous optez pour la rente viagère, alors l’épargne que vous avez cumulée ne vous appartiendra plus : on considère qu’elle est “aliénée” (c’est-à-dire transférée au gestionnaire). Mais en échange de celle-ci, vous percevez un revenu régulier jusqu’à votre décès.
Si vous optez pour la rente viagère, alors l’épargne que vous avez cumulée ne vous appartiendra plus : on considère qu’elle est “aliénée” (c’est-à-dire transférée au gestionnaire). Mais en échange de celle-ci, vous percevez un revenu régulier jusqu’à votre décès.
Contrairement à un retrait d’épargne classique, l’atout majeur de la rente viagère est qu’elle garantit une sécurité financière pour la retraite et à vie. Celle-ci est versée jusqu’à votre décès, même si vous vivez longtemps et que les rentes dépassent le montant épargné au départ.
Conclusion
Préparer votre retraite à 40 ans vous permet d’anticiper sereinement votre avenir financier. Vous évitez ainsi les mauvaises surprises au moment du passage à la retraite. A cet âge, vous profitez d’un horizon d’investissement long terme et de nombreuses solutions accessibles pour bien préparer l’avenir, comme la constitution d’un capital ou d’un revenu complémentaire.
Sources :
(1) http://www.info-retraite.fr est le site des organismes de retraite obligatoire, de base et complémentaire réunis au sein d'un groupement d'intérêt public (GIP).
(2) https://www.lassuranceretraite.fr/ est le site officiel de « l’Assurance retraite », le 1er régime de retraite de base en France.
(3) Service-Public.fr est le site officiel de l’administration française.