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L'assurance vie en 2021 portée par les unités de compte et le PER

Le placement préféré des Français conserve toute l’attention des épargnants en 2021, avec une inclinaison toutefois plus forte en faveur des supports en unités de compte.
28 Janvier 2022

Dans un contexte incertain, l’assurance vie continue de séduire les épargnants, avec une collecte nette positive supérieure à un milliard d’euros pour le septième mois consécutif. Les derniers chiffres publiés pour juillet par la Fédération française de l’assurance (FFA) montrent également une dynamique des flux de placements en unités de compte, ainsi qu’une hausse du marché des Plans d’épargne retraite (PER).

Collecte de l'assurance vie en 2021 : un mois de juillet porteur

Au mois de juillet 2021, la FFA note une collecte nette en assurance vie positive de 1,1 milliard d’euros. Ce score est à l’opposé de la décollecte de 300 millions d’euros subie en juillet 2020, six mois après le début de la pandémie en France. Néanmoins, depuis le mois d’octobre 2020, le volume des dépôts sur l’assurance vie est à nouveau supérieur au volume des retraits. Mieux, la collecte mensuelle franchit le seuil du milliard d’euros pour la septième fois consécutivement. En cumul, elle atteint même +16 milliards d’euros en année glissante et +12 milliards d’euros depuis le début de l’année 2021.

Dans le détail, les primes versées représentent 12,7 milliards d’euros en juillet dernier, ce qui représente une augmentation de 2,3 milliards d’euros par rapport à juillet 2020. Conséquence, l’encours de l’assurance vie croît de 5 % sur un an, pour s’établir à 1 848 milliards d’euros sur les contrats.

L’assurance vie profite d’un contexte favorable à l’épargne (surplus de 157 milliards d’euros). La série de trois confinements a fortement freiné la consommation des ménages, en particulier dans le secteur des loisirs et du tourisme. Le risque de récession économique a incité les Français à faire des économies face à la crainte d’une perte d’emploi ou d’une baisse du pouvoir d’achat.

Depuis les confinements, les épargnants laissaient en effet principalement dormir l’argent sur leur compte en banque ou le plaçaient sur les livrets réglementés (livret A, livret de développement durable). Cette “épargne Covid” permet de financer indirectement l’économie réelle, même si la meilleure solution consiste à l’investir dans des placements à long terme. Justement, avec l’espoir de la vaccination et un retour à la vie normale, c’est désormais l’assurance vie qui bénéficie de ce surplus d’épargne. Toutefois, vers quels supports les épargnants se sont-ils orientés ?

Diversification et rendement avec les supports en unités de compte

Le contrat d’assurance vie multisupport se divise globalement en deux poches d’investissement distinctes : le Fonds euros avec garantie en capital et les unités de compte, supports d’investissement plus risqués car soumis à la volatilité des marchés. Il s’agit de parts ou d’actions de sociétés, d’obligations, de valeurs mobilières, de patrimoine immobilier, de fonds indiciels ou trackers, etc.

Le Fonds euros reste la composante dominante, grâce à la sécurisation du capital qu’il propose. Toutefois, l’engouement pour diversifier son épargne vers les unités de compte et améliorer ainsi l’espérance de rendement à moyen/long terme perdure depuis le début de l’année, avec une collecte nette de 22 milliards d’euros.

Selon les derniers chiffres de juillet publiés par la FFA, les flux de placement en UC s’élèvent à 4,9 milliards d’euros. À titre de comparaison, ce score atteignait 3,5 milliards d’euros l’an dernier, et 3,4 milliards d’euros en 2019. La proportion des unités de compte dans les cotisations représente désormais 39 %, 1 point au-dessus de la moyenne de 2021, et 4 points supérieurs à la moyenne 2020. Cette collecte nette égale d’ailleurs un sommet jamais franchi depuis 2007.

L’attrait des unités de compte de l’assurance vie montre l’envie de diversification des placements de la part des Français. Ils ont intégré le fait que la rentabilité des produits d’épargne classique comme le livret A (0,50 %) souffre par rapport à l’inflation. L’environnement des taux bas imposé par la Banque centrale européenne (BCE) plombe aussi les taux servis par les fonds euro à capital garanti.

Alors, le choix de supports plus risqués apparaît comme une bonne solution, d’autant que les UC sont principalement investies dans des supports servant au financement des entreprises : 57 % en action, 17 % en obligation, 9 % en immobilier (SCPI, SCI). Et 3,8 milliards sont logés sur des supports UC associés à des fonds labellisés « Relance », intervenant en soutien d’urgence pour la trésorerie des entreprises.

Les effets de la loi Pacte sur les transferts de contrats d’assurance vie en 2021

Les unités de compte ont également attiré les montants réinvestis suite à un transfert de contrats d’assurance vie multisupport : 1,3 milliard d’euros lors de ce premier semestre. La jauge est élevée, puisque les transferts en unités de compte sur toute l’année 2020 avaient représenté environ 1,4 milliard d’euros.

Le nombre de transferts de contrats d’assurance vie s’élève à 250 000 lors de ces six premiers mois. Le volume de l’argent transféré est de 7,4 milliards d’euros, un score déjà plus important que sur toute l’année passée (6,8 milliards d’euros et 236 000 contrats transférés).

Les épargnants ont exploité la réglementation mise en place par la loi Pacte qui permet de basculer d’un contrat d’assurance vie à un autre au sein d’un même établissement. Son intérêt : conserver l’antériorité fiscale du premier contrat ouvert.

Pour rappel, mieux vaut effectuer des retraits partiels ou un retrait total à partir de huit ans, à compter de la date d’ouverture du contrat d’assurance vie. Pourquoi ? Parce que l’imposition des gains, sur les primes versées après le 27 septembre 2017, offre un abattement forfaitaire de 4 600 euros par an et par personne. Au-delà de l’abattement, les intérêts sur la première tranche de 150 000 euros sont taxés à hauteur de 24,7 %, contre 30 % pour les plus-values des tranches supérieures (prélèvement forfaitaire unique).

Les membres de la FFA soutiennent ce mouvement, avec la mise en place d’une mesure incitative d’automatisation et de simplification des démarches. L’idée consiste à mettre à disposition des assurés les produits les plus innovants et les plus récents. C’est d’ailleurs le cas des Plans d’épargne retraite (PER), disponibles depuis le 1er octobre 2019.

Basculer de l’assurance vie au PER : une opportunité jusqu'à fin 2022

La FFA se félicite du succès des PER, avec un marché qui a su attirer 100 000 souscripteurs supplémentaires au mois de juillet dernier. Ces ouvertures concernent 60 000 nouveaux assurés et 40 000 provenant de contrats transférés. Le mouvement n’est pas anodin, puisque la loi Pacte autorise le transfert de fonds depuis un contrat d’assurance ou de capitalisation vers un PER individuel, jusqu’au 1er janvier 2023.

Attention toutefois aux abus de langage, car l’opération consiste à un rachat suivi d’un versement intégral sur le PER et non à un simple transfert. De plus, des conditions s’appliquent : un contrat d’assurance vie de plus de huit ans, un rachat entièrement fléché vers le PER, un souscripteur âgé de moins de 57 ans.

Plus globalement, les versements sur les PER atteignent 844 millions d’euros, dont 56 % proviennent d’autres contrats d’épargne retraite et 44 % des cotisations. En 2021, la collecte nette s’élève à 2,2 milliards d’euros et les cotisations à 2,7 milliards d’euros. Le marché enregistre, fin juillet, 2 millions de PER, pour des encours de 22 milliards d’euros (dont la moitié investie en UC).

La FFA relève enfin le rôle joué par l’assurance vie en 2021 dans la dynamique du capital investissement (23,3 milliards d’euros). Cette classe de placements bondit de 14 %, alors que la totalité des placements des compagnies d’assurances grappille seulement 1 %.
Dans son communiqué, Franck Le Vallois, directeur général de la FFA, résume :  

« La dynamique observée depuis plusieurs mois en faveur des unités de compte et des Plans d’épargne retraite alimente les placements des assureurs vie en capital-investissement et en fonds labellisés « Relance ». L’assurance vie est un acteur clé dans une période clé pour le financement de l’économie productive. »